Quand plus veut dire moins
Changement de cap en vue pour la présentation d’information par les sociétés

Deux tendances radicalement opposées se dessinent dans le milieu des affaires.

Compte tenu du nombre croissant de blogues, des « micromessages » de 140 caractères sur Twitter et de l’« infographie » qui permet de résumer tout un sujet avec uniquement une image et quelques mots dans des journaux, qui sont par ailleurs de moins en moins volumineux, les communications courtes et simples sont de plus en plus privilégiées.

Une tendance qui contraste nettement avec ce qui semble s’imposer dans le cas de la communication d’information financière. Bien que la présentation d’information par les sociétés reste la plus importante source d’information en matière de placement, les divers professionnels avec qui nous avons discuté estiment que l’ampleur et la complexité du contexte financier actuel rendent plus difficile qu’elle ne devrait l’être la prise de décision efficace et sûre par les parties prenantes.

Pourquoi? Essentiellement en raison de l’augmentation considérable non seulement de la complexité et des types d’obligations d’information, mais également du volume d’information généré par les analystes et d’autres observateurs du marché. Entre la crainte de faire l’objet d’un litige et l’important potentiel de répercussions de la communication d’information « sociétale » sur la valeur de marché d’une société, faut-il s’étonner que les choses soient devenues aussi complexes?

Nous espérons que vous nous aiderez à trouver des solutions.

Plus de réglementation pour moins de protection?

Nous avons déjà discuté avec un certain nombre de membres de conseils d’administration de sociétés canadiennes, d’investisseurs institutionnels et d’analystes à propos du contexte actuel de la présentation d’information par les sociétés au Canada. Diverses questions ont été abordées dans le cadre de ces discussions, mais, fait plus important, tous s’accordent pour dire que le volume d’information à lui seul obscurcit les principales questions essentielles à une prise de décision efficace.

En fait, le nombre croissant de règles et de règlements qui régissent la forme et le contenu de l’information à publier par les sociétés ouvertes augmente tellement la complexité que bon nombre s’inquiètent du fait que l’objectif d’informer et de protéger les parties prenantes soit de plus en plus difficile à atteindre.

Cependant, ce n’est pas seulement en raison d’une trop grande réglementation. Plusieurs parties participent au processus et toutes ces parties – autorités de réglementation, préparateurs, administrateurs et auditeurs – augmentent davantage la complexité. Nul doute que la contribution de chacun sera nécessaire pour trouver une solution efficace aux obstacles actuels.

Plus d’information pour une moins grande compréhension?

De façon générale, les parties prenantes et les investisseurs ont accès à deux catégories d’information :

  1. les rapports et toute autre information que les sociétés préparent elles-mêmes et publient, y compris les états financiers, rapports de gestion, analyses de la rémunération, notices annuelles, etc.;
  2. toute autre information produite à l’extérieur de la société et indépendante de sa volonté.

D’un point de vue intérieur

La mise en œuvre du référentiel fondé sur les principes des Normes internationales d’information financière (les IFRS) en 2011 a représenté pour les sociétés une nouvelle occasion d’améliorer leur communication d’information financière. Quelques années après la mise en œuvre, nous constatons que le fait de s’y conformer est une fin en soi plutôt qu’un moyen d’arriver à ses fins, et notamment parce que les désavantages liés à une non-conformité et à l’identification de tous les risques sont plus importants que les avantages qui en découlent.

Prenons l’exemple du rapport de gestion. Selon les échanges que nous avons eus avec des administrateurs et nos propres observations, nous avons conclu que ce rapport est aujourd’hui moins utile que prévu.

Les règles et lignes directrices existantes offrent pleinement la possibilité de clarifier l’information. Cependant, les sociétés ne font souvent que répéter l’information présentée dans les états financiers et ont recours à des formulations standard pour l’analyse des risques et les déclarations prospectives. Les rapports de gestion permettent donc rarement de mieux comprendre la situation financière ou les perspectives d’avenir d’une société, contrairement à leur raison d’être.

D’un point de vue extérieur

Les sociétés ouvertes peuvent être confrontées à des variations importantes de la valeur pour les actionnaires en raison d’une rumeur, de la spéculation, des rapports d’analyse, des activités des concurrents ou d’autres changements dans leur secteur d’activité. Étant donné leur nature, ces renseignements ne font pas l’objet d’une vérification par une source indépendante.

Il y a trente ans, cela importait peu. Un profane pouvait lire un jeu d’états financiers et en retirer l’information dont il avait besoin, notamment parce que le rapport n’était pas inondé d’information supplémentaire et potentiellement superflue – parfois, mais beaucoup moins qu’aujourd’hui. Compte tenu du contexte actuel et de la vitesse à laquelle l’information circule aujourd’hui, ce « surplus d’information » au sein du système prend maintenant beaucoup d’importance.

Des solutions à portée de la main

L’une des solutions proposées qui retient l’attention est le référentiel international d’information intégrée de l’International Integrated Reporting Council, qui définit un rapport intégré comme « une communication concise de la façon dont la stratégie de l’organisation, sa gouvernance, sa performance et ses perspectives, compte tenu des conditions externes, engendrent la création de valeur à court, moyen et long terme ».

Ce n’est pas le seul modèle proposé. Plusieurs organismes ont également produit des études et présenté des recommandations générales et plus particulières pour améliorer la situation.

Par exemple, la direction ne pourrait-elle pas faire un premier pas en réorganisant les notes des états financiers de façon à présenter d’abord celles qu’elle juge les plus importantes pour ses parties prenantes au lieu de simplement suivre l’ordre habituel? La technologie pourrait-elle être utilisée de façon plus efficace pour obtenir davantage de détails sur une information financière d’intérêt pour les parties prenantes et les investisseurs éventuels? Serait-il possible d’avoir recours à l’attestation en temps réel pour des données importantes sur la société qui influent sur la valeur pour les actionnaires?

Participez au changement

Il faut reconnaître que les questions sont souvent aussi complexes que les problèmes qu’elles cherchent à résoudre. Ce n’est toutefois pas une raison pour ne pas les poser ni, surtout, pour ne pas essayer d’y répondre.

Pour cela, nous avons besoin de connaître votre point de vue et nous vous invitons à tirer parti de notre plateforme. Tout comme les décisions, les recommandations sont faites par ceux qui s’expriment.

La question qui se pose ensuite est sans doute la plus importante :
« Comment y parviendrons-nous? »

 

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